La secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), Dr Safiétou Thiam, a identifié les principaux enjeux actuels de la riposte au VIH au Sénégal. Il s’agit notamment de la prévention de la transmission mère-enfant, de la prise en charge pédiatrique, de la hausse des nouvelles infections chez les personnes âgées de 24 à 45 ans, ainsi que des difficultés persistantes d’accès aux services de santé pour les populations clés.
Elle s’exprimait à Dakar, le lundi 1er décembre, lors de la Journée internationale de lutte contre le sida, célébrée à l’instar de la communauté internationale. Selon Dr Thiam, cette journée va bien au-delà d’un simple acte commémoratif et constitue un moment stratégique de mobilisation, de réflexion collective et de réengagement politique.
La responsable du CNLS a par ailleurs alerté sur les conséquences des réductions brutales de l’aide internationale à la lutte contre le sida intervenues en 2025. Ces coupes budgétaires ont, selon elle, aggravé les déficits de financement existants et entraîné une perturbation immédiate et plus sévère des services de santé, notamment dans les pays à faible revenu intermédiaire.
Dans ce contexte, la 38e édition de la Journée mondiale de lutte contre le sida est, pour le Sénégal, l’occasion de réévaluer l’impact de la baisse des financements sur les acquis obtenus au fil des années et d’appeler à une réinvention des stratégies de résilience. « Il s’agit de maintenir les progrès réalisés et d’atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030 », a-t-elle souligné.
Dr Safiétou Thiam a également insisté sur la nécessité de renforcer la sensibilisation de l’opinion publique face aux risques de résurgence de l’épidémie, tout en attirant l’attention des décideurs, des autorités et des partenaires techniques et financiers sur les besoins urgents de financement. Elle a plaidé pour une relance accrue de la prévention, en particulier en direction des jeunes.
Enfin, elle a mis en avant le rôle central des acteurs communautaires dans la réponse au VIH. Selon elle, ces derniers doivent être soutenus afin de pérenniser les services essentiels, renforcer leurs capacités, garantir l’équité d’accès aux soins et promouvoir l’innovation et l’intégration des réponses en santé. « Nous restons confiants », a-t-elle affirmé, estimant que la résilience, l’investissement, l’innovation et la solidarité mondiale, tels que soulignés dans le rapport de l’Onusida, offrent toujours une voie crédible pour mettre fin au sida, même dans un contexte de ressources limitées.