Ouverture du deuxième congrès de la Société sénégalaise de pathologie infectieuse tropicale (SOSEPIT)

D’ici 2050, près de dix millions de décès dans le monde pourraient être imputables à la résistance aux antimicrobiens, dont quatre millions en Afrique, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une situation préoccupante largement attribuée à l’automédication, à la prescription abusive d’antibiotiques et à leur commercialisation en dehors des circuits légaux.
C’est dans ce contexte alarmant que s’est tenu à Dakar, du 28 au 30 avril, le deuxième congrès de la Société sénégalaise de pathologie infectieuse tropicale (SOSEPIT), placé sous le thème : « La résistance aux antimicrobiens, une menace pour la lutte contre les infections ». Pendant trois jours, experts nationaux et internationaux ont partagé expériences et résultats de recherche afin de renforcer la lutte contre les maladies infectieuses et tropicales.
Selon la présidente de la SOSEPIT, la professeure Ndèye Marie Dia Badiane, l’Afrique se trouve à un tournant majeur de son histoire sanitaire, confrontée à la persistance des maladies infectieuses et à la montée des maladies non transmissibles. Elle estime que ce congrès constitue « une opportunité majeure de mobilisation autour de la recherche, de la formation et de l’amélioration des soins », fondements de l’action de la société savante.
Présidant la cérémonie d’ouverture, le Directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Samba Cor Sarr, a salué la tenue de ce rendez-vous scientifique. Il a exprimé l’espoir que les conclusions issues des travaux puissent orienter durablement les politiques de lutte contre les maladies infectieuses tropicales sur le continent, appelant par ailleurs à une meilleure synergie entre chercheurs africains.
Toutefois, des voix critiques se sont élevées au cours des échanges. Le professeur Moussa Seydi a dénoncé le manque de suivi des recommandations formulées depuis plusieurs décennies par les experts en santé publique. Il a notamment rappelé l’existence d’un document de référence signé le 6 mai 2010, resté sans suite, invitant les autorités à passer de la réflexion à l’action.

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