L’organisation Human Rights Watch a publié, le 17 janvier 2018, son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Le document met en évidence la lutte contre les violences faites aux femmes avec l’adoption en 2017, en Tunisie, d’ « une loi très complète ». La loi prévoit une assistance juridique et psychologique aux victimes et instaure des programmes spécifiques pour ancrer « les principes des droits humains et de l’égalité entre les genres » dans l’enseignement. Elle modifie également l’article 227 bis, très controversé, du Code pénal, en supprimant la disposition qui prévoit l’abandon des poursuites contre l’auteur d’un acte sexuel « sans violences » avec une mineure de moins de 15 ans s’il se marie avec sa victime.
Au Mali, la vidéo d’un viol collectif d’une mineure à Bamako, postée le 03 décembre 2017 sur les réseaux sociaux, a soulevé l’indignation. « Les actes de violences se multiplient, mais c’est la première fois, à notre connaissance, que les auteurs postaient une vidéo, avant le viol se faisait sans témoin. Par la suite, nous avons reçu d’autres vidéos », explique Lala Touré chargée du programme FIDH/AMDH au Mali. Treize associations et ONG maliennes réclament des sanctions exemplaires à la suite de ces scandales. Quatre jours plus tard, le mercredi 7 février, quatre auteurs présumés de ce viol ont été interpellés par la police. Le plus jeune a 16 ans. Les suspects risquent entre cinq et vingt ans de prison. Au Mali, les victimes n’osent souvent pas porter plainte, considérant le viol comme un acte honteux. « Le viol demeure un sujet encore tabou dans la société au Mali », souligne Lala Touré.
Selon l’ONU Femmes Afrique en 2015, le Mali a enregistré 1.468 cas déclarés. Entre les violences physiques et psychologiques, les femmes maliennes feraient face à plus de 20 types de violences régulières.