Tabaski : Attention aux abus

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Nous fêtons la Tabaski de cette année 2018. A coté des rites et aspects cultuels, c’est aussi une grande fête ponctuée par des repas abondants. Pendant plusieurs jours de suite, on notera aussi une très importante consommation de viande par les populations. Ceci comporte des avantages et des inconvénients. Parmi les avantages, il est notable que l’alimentation de la majorité des Sénégalais s’enrichira de protéines animales, en l’occurrence la viande et autres, puissantes ressources caloriques pour les humains. Comme le sont, par ailleurs, le poisson, la volaille, la charcuterie, les légumes, fruits, œufs, produits laitiers, etc.… Il se trouve que c’est aussi une période d’abus qui ne va pas sans conséquences. Le mode de cuisson préféré des Sénégalais est la grillade au feu de bois ou la friture dans l’huile ou dans des graisses animales. Dans le premier cas l’excès de cuisson, en plus de détruire les protéines contenues dans la viande, entraine la formation de dérivés carbonés qui sont nocifs pour le tube digestif et sont incriminés dans plusieurs maladies de l’œsophage, de l’estomac et des intestins. Dans le deuxième  mode de cuisson, on a une ingestion exagérée de produits gras, riches en cholestérol et graisses insaturées, concourant à la surcharge des artères, à l’obésité et leurs conséquences à terme (hypertension, problèmes cardio-vasculaires, cérébraux, rénaux et autres). En outre, la viande et surtout les abats et autres viscères, sont transformés en divers dérivés biologiques parmi lesquels l’acide urique. Cet acide circulant tout naturellement dans le sang, peut parfois dépasser les limites admises par l’organisme (70 grammes par litre) et provoquer la ‘goutte’. La goutte est une maladie articulaire très douloureuse commençant par le gros orteil et diffusant progressivement à tout le squelette. Il est recommandé de consommer avec modération la viande fraiche de mouton (ou tout autre animal, par ailleurs). Il est utile d’accompagner ces repas carnés avec beaucoup de végétaux (légumes et fruits) dont les fibres et la cellulose contribuent à une meilleure digestion. Après un repas comportant du gras, il est recommandé d’éviter de boire tout de suite du frais, mais plutôt de boire du chaud (infusions, thés, kinkéliba ou autres). Ce faisant, on liquéfie les graisses et accélère leur migration rapide hors des zones digestives d’où l’organisme les absorbe massivement (estomac et premières portions des intestins). C’est un des excellents moyens de réduire le taux de cholestérol dans l’organisme. Si on n’a pas du chaud, il faut boire avant le repas et/ou au moins 30 minutes après. En privilégiant l’eau à température ambiante. Mobiliser l’organisme par de la marche est aussi une bonne résolution à prendre. Ces quelques attitudes raisonnables et simples peuvent contribuer à éviter de transformer la fête de Tabaski en source de nuisances sanitaires à court et à long terme.

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