Le Ministère de la santé de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé aujourd’hui qu’un essai contrôlé randomisé a commencé pour évaluer l’efficacité et l’innocuité des médicaments utilisés dans le traitement des patients infectés par le virus Ebola. Cet essai est le premier jamais réalisé avec plusieurs médicaments. Il fera partie d’une étude sur plusieurs flambées et dans plusieurs pays, décidée par les partenaires dans le cadre d’une initiative de l’Organisation mondiale de la Santé.
«Alors que toute notre attention vise à mettre un terme à cette flambée, le lancement de l’essai contrôlé randomisé en RDC est une étape importante en vue de trouver un traitement contre le virus Ebola qui sauvera des vies», a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Jusqu’à présent, les patients ont été traités dans le cadre de protocoles thérapeutiques à titre compassionnel, avec des médicaments semblant prometteurs et ayant un bon profil d’innocuité dans les conditions du laboratoire. Le pas énorme que franchit la RDC aujourd’hui permettra de déterminer ce qui marche le mieux et pourra sauver de nombreuses vies dans les années à venir. Nous espérons pouvoir dire un jour que nous avons laissé derrière nous tous les décès et toutes les souffrances dus au virus Ebola.»
Jusqu’à présent, plus de 160 patients ont été traités avec des thérapeutiques expérimentales au titre d’un cadre éthique élaboré par l’OMS, en consultation avec des experts sur le terrain et la RDC, appelé Utilisation contrôlée en situation d’urgence d’interventions non homologuées (MEURI). Ce protocole n’a pas été conçu pour évaluer les médicaments. Maintenant que des protocoles d’essais sont en place, les traitements seront proposés aux patients dans ce cadre dans les établissements où l’essai a commencé. Dans les autres, l’utilisation à titre compassionnel se poursuivra jusqu’au moment où ils auront rejoint le processus de randomisation. Les patients ne verront pas une différence notable dans le traitement reçu, mis à part que celui-ci leur sera attribué de manière aléatoire. Les données réunies seront standardisées et utiles pour tirer des conclusions sur l’innocuité et l’efficacité des médicaments.
«Le virus Ebola frappe trop souvent dans notre pays, ce qui nous donne aussi une expertise unique pour le combattre», a rappelé le Dr Olly Ilunga, Ministre de la santé de la RDC. «Ces essais contribueront à renforcer cette connaissance, pendant que nous continuons à lutter sur chaque front pour mettre fin à la flambée actuelle.»
En octobre, l’OMS a réuni les organisations internationales, les partenaires des Nations Unies, les pays exposés au risque d’Ebola, les fabricants de médicaments et d’autres pour s’accorder sur un cadre afin de poursuivre les essais lors de la prochaine flambée d’Ebola, quels que soient le moment et le lieu où elle se produira. Au fil du temps, nous accumulerons ainsi des données qui aideront, après les différentes flambées, à tirer de solides conclusions sur les médicaments disponibles et sur de nouveaux qui pourraient voir le jour.
L’objectif de garantir aux patients atteints de maladie à virus Ebola et à leur communauté d’être traités avec respect et équité demeure au cœur du plan à long terme et de l’essai en cours. Tous les patients doivent recevoir les soins du plus haut niveau possible et avoir accès aux médicaments les plus prometteurs.
L’essai actuel est coordonné par l’OMS, dirigé et parrainé par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de la RDC, en partenariat avec le Ministère de la santé de la RDC, le NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases), qui fait partie des National Institutes of Health des États-Unis d’Amérique, l’alliance ALIMA (Alliance for International Medical Action) et d’autres organisations.
ommuniqué de presse