La République démocratique du Congo (RDC) a déclaré, ce mercredi, une flambée épidémique de méningite dans la province de la Tshopo, dans le nord-est du pays, où 261 cas suspects et 129 décès (létalité de 50 %) au total ont été notifiés à la date du 7 septembre 2021.
Des tests de confirmation menés par l’Institut Pasteur de Paris ont détecté Neisseria meningitidis – l’une des bactéries causant la méningite la plus fréquente et qui peut potentiellement provoquer de vastes épidémies.
« Nous renforçons la surveillance au sein de la communauté et menons rapidement des enquêtes sur les cas suspects dans les localités voisines afin de traiter les patients et d’endiguer des infections répandues », a déclaré le Docteur Amédée Prosper Djiguimdé, Chargé du Bureau de l’OMS en République démocratique du Congo.
Dans cette partie du nord-est congolais, plusieurs patients reçoivent déjà un traitement à domicile et d’autres au sein des formations sanitaires de la zone de santé de Banalia.
Un comité de riposte a été mis en place à Banalia
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la méningite se transmet par les gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées des personnes infectées. Un contact étroit et prolongé ou la cohabitation étroite avec une personne infectée facilite la propagation de la maladie.
Bien que les personnes de tout âge puissent attraper la maladie, elle affecte principalement les bébés, les enfants et les jeunes.
« La méningite est une infection sérieuse et un défi de santé publique majeur. Nous agissons rapidement, en mobilisant médicaments et expertise, pour soutenir le gouvernement afin de contrôler la flambée aussi vite que possible », a déclaré la Docteure Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Sur le terrain, les autorités sanitaires ont déployé une première équipe d’intervention d’urgence et, avec le soutien de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU. Des efforts sont en cours pour rapidement mettre en œuvre la riposte.
A ce sujet, un comité de riposte a été mis en place à Banalia, où se trouve la communauté affectée par la flambée, ainsi qu’à Kisangani, la capitale de la Tshopo, afin d’accélérer les efforts de contrôle de la flambée.
Des épidémies de méningite déjà survenues dans plusieurs provinces de la RDC
L’OMS a appuyé la réponse avec des fournitures médicales à Banalia et a décidé de déployer davantage d’experts et de ressources.
Plus de 1,6 million de personnes âgées de 1 à 29 ans ont été vaccinées lors d’une campagne de vaccination de masse en 2016 dans la Tshopo, qui se situe dans la ceinture africaine de méningite s’étirant sur tout le continent du Sénégal à l’Éthiopie, et traversant 26 pays. La ceinture africaine de méningite est la plus vulnérable dans le monde aux flambées récurrentes.
La méningite est potentiellement mortelle et constitue une urgence médicale. L’admission d’un patient en vue d’un traitement est nécessaire et un traitement antibiotique approprié doit être commencé dès que possible. Au cours des années, des améliorations majeures ont été réalisées en ce qui concerne les vaccins, qui sont spécifiques au type de méningite.
A noter que des épidémies de méningite sont déjà survenues dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo dans le passé. En 2009, une épidémie à Kisangani a infecté 214 personnes et causé 15 décès – soit une létalité de 8 %.
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