Les professionnels de la santé, surtout les experts en leurs domaines, n’étaient pas tranquillement assis derrière leurs bureaux, laissant les autorités étatiques gérer à elles-seules la pandémie du coronavirus au moment de son apparition au Sénégal. Préoccupés par la situation qui prévalait à l’époque dans le pays, ils avaient mis en place le « Collectif covid-19 » pour apporter leur aide au ministère de la Santé. Lors de la Cérémonie d’ouverture des Journées Scientifiques Sida au Sénégal (JSSS) hier, Dr. Safiatou Thiam a levé un coin du voile sur le travail dudit collectif.
« En un moment, on a senti que le système était dépassé. Et donc, les experts que nous étions, chacun dans son domaine sentait qu’il pouvait faire quelque chose ou en tout cas participer à ce qui se faisait. Et, on s’est dit au lieu d’aller en ordre dispersé et même avec le risque de perturber ce que le ministre était en train de dérouler, est-ce qu’on ne se mettrait pas ensemble pour recenser les questions qui se posent pour le renforcement du système de santé, le renforcement du système de laboratoire. En tout cas, pour faire face à cette pandémie qui commençait vraiment à dépasser le système. On se met ensemble et on identifie les problèmes sur lesquels le ministère doit se pencher. Tout semble prioritaire. Et on essaye de mettre des experts ensemble pour répondre à ces problèmes. C’est ce que nous avons fait au niveau du collectif Covid-19 », a déclaré la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS).
Poursuivant, elle a ajouté : « On s’est aussi dit, on peut aussi dire au ministère de nous demander de nous pencher sur certaines questions. Ça aussi, c’est arrivé à plusieurs reprises. La directrice de la Santé a dit sur telle question, je voudrais avoir un avis. Donc, nous avons mis ensemble un réseau et on a beaucoup travaillé. Notre but n’était pas de lui demander quelle décision prendre, nous on ne lui donnait que des avis techniques. Et c’était aux décideurs de prendre la décision parce que c’est eux qui gèrent. On peut dire que cela a servi de cadre, parce que c’était un moment où les gens avaient peu être même des frustrations de faire quelque chose sans avoir quoi faire ou vouloir dire quelque chose sans avoir de cadre pour le dire ».
