Considéré encore dans notre environnement socioculturel comme transmis par »les esprits », beaucoup de patients vont pendant des années, consulter le marabout ou le charlatan. Ils perdent ainsi le bénéfice d’un diagnostic et d’un traitement précoces. L’épilepsie se traite. De nombreux médicaments ont été développés contre l’épilepsie. Ce traitement doit être précoce et suffisant pendant plusieurs an-nées. Environ une quinzaine d’années pour une épilepsie « simple ». En moyenne, car chez certains le traitement dure beaucoup plus longtemps et pourrait même ne pas pouvoir être stoppé. La majorité des patients en prenant quotidiennement leur médicament, voient leurs crises s’espacer,voire s’arrêter. Il ne faut pas délibérément l’arrêter sans l’avis de médecins spécialisés.
Les patients doivent être vus en consultation tous les 6 mois, même en l’absence de crise. Pour contrôler les doses et la tolérance des médicaments. Ce traitement étant long, il faut que le diagnostic d’épilepsie soit certain avant de l’initier. Il ne faut pas traiter dès la première crise, car certains individus peuvent faire une seule crise dans leur vie,sans lendemain. Bien sûr les épilepsies dues à une cause précise doivent bénéficier du traitement de celle-ci. La prise en charge est aussi psychologique et sociale.Le caractère imprévisible des crises et la nécessité d’un traitement prolongé, provoquent une sensation de fragilité et de dé-stabilisation de l’épileptique.
A côté des médicaments un certain nombre de dispositions sont à prendre par le patient et son entourage. Un épileptique doit éviter les manquements à ses traitements.Il doit dormir suffisamment (le manque de sommeil peut déclencher une crise et est un test utilisé à l’hôpital). Aucun régime n’est nécessaire. Le café et le thé sont autorisés aux mêmes quantités raisonnables que pour tout le monde. Les écrans de télévision, d’ordinateurs et de jeux ne sont pas dangereux s’il ne s’agit pas de formes d’épilepsies déclenchées par les contrastes lumineux flashés. La précaution à prendre est d’éviter de rester trop proche de la télévision et d’allumer une lampe ou une veilleuse dans les pièces sombres où elle se trouverait.
La pratique régulière d’un sport est un facteur d’équilibre et de socialisation. Les sports collectifs sont recommandés. Il faut éviter les sports d’altitude (escalade par exemple, parachutisme, deltaplane), la plongée, les couses auto-moto. La conduite d’un véhicule collectif est contre-indiquée.Celle d’un véhicule particulier répond à des règles encore floues dans la plupart des juridictions. La scolarité d’un épileptique peut se dérouler normalement s’il est bien suivi et si d’autres affections neurologiques n’accompagnent pas ses crises.Certaines perturbations cognitives peuvent être constatées à cause des effets secondaires des médicaments, leur surdosage ou à cause de la sévérité de l’épilepsie.
Un épileptique n’est pas moins, ni plus intelligent que quiconque. Il ne doit pas être exclu de l’école parce qu’il a fait une ou des crises. L’épileptique peut se marier, sans risque pour son partenaire.Elle devra juste informer son médecin de son projet de procréation, afin que deux mois à l’avance une prescription de fer et d’acide folique soit faite pour protéger son enfant contre les éventuelles complications(quelques malformations de la bouche,problèmes de coagulation ou de vitamines)surtout chez la femme ayant une épilepsie sévère et recevant plusieurs médicaments à la fois.