La dépigmentation artificielle (DA) est un procédé, le plus souvent chimique, d’éclaircissement la peau. Elle se fait avec de produits à base d’hydroquinone, de dermocorcoides ou l’association, en application locale souvent sur toute la peau et pendant longtemps.
C’est un véritable phénomène de société impliquant majoritairement les femmes en Afrique de l’ouest et les femmes en Afrique centrale
La peau est un organe autarcique qui nous protège contre les effets cancérigènes des rayons de soleil, les risques infectieux et les pertes indues. Par son apparence, elle détermine aussi la qualité de notre vie de relations
En compromettant toutes ces fonctions, la dépigmentation artificielle expose ces usagers aux accidents infectieux, à la survenu de cancers, de troubles trophiques et esthétiques cutanés. S’y ajoutent les complications générales et le coût des produits et celui de la prise en charge de la morbidité qui en découle
I) Les accidents infections
Elles sont diverses et de gravité variable
Les dermohyopdermites bactériennes. Ce sont les complications les plus graves et représentent à l’heure la première cause d’hospitalisation de nos hôpitaux. Elles sont rendus possibles sar la fragilisation cutanée induite par les corticoïdes et l’abaissement de nos moyens de défense par leur passage dans le sang
Le plus souvent il s’agit d’une grosse jambe douloureuse avec ou sans nécroses associée à une très forte fièvre et des adénopathies inguinales.
Leur gravité est liée aux risques de décès ou de séquelles très inesthétiques à types d’éléphantiasis
Leur prise nécessite une hospitalisation en vue d’une perfusion d’antibiotiques et parfois une intervention chirurgicale
La gale Elle est due à un parasite( sarcoptes scabei hominis) et est largement favorisée par les dermocorticoïdes qui en attenue aussi le prurit contribuant à en rendre le diagnostic tardif
Il s’agit d un prurit( grattage) féroce à recrudescence nocturne et familial associé à des lésions papulo-vesiculeuses localisées sur les espaces inter-orteils, les fesses, les organes génitaux externes et les seins. Leur gravité est liée au risque de survenue de complications rénales. Le traitement fait appel à des topiques et à l’ivermectine à dose unique
Les dermatophyties) Ce sont des champignons qui se manifestent par des lésions biens arrondies prurigineuses pouvant touchant toutes parties mais l’atteinte du visage est la plus observée en cas de dépigmentation par les dermocorticoïdes. Elles sont curables par des antimycosiques locaux et par voie générale quand les lésions sont étendues.
Les candidoses sont surtout favorisées par les corticoïdes et touchent sur les plis ou elles des déterminent des fissures douloureuses recouvertes d’enduits blanchâtre. Le traitement se fait à base de solutions antimycosiques et de comprimés dans les formes étendues
Le Pityriasis versicolor ou Kham des ouolofs qui se manifestent de par des lésions squameuses prurigineuses localisées sur la poitrine et le dos. Les dermocorticoides peuvent en modifier l’aspect rendant ainsi le diagnostic difficile.
2) Les cancers
Il s’agit le plus souvent du carcinome épidermoïde qui se manifeste par une tumeur ulcéro-bourgeonnant sur les parties découvertes. Une reconnaissance précoce et une bonne chirurgie peuvent permettre d’obtenir une guérison. Malheureusement le plus souvent les malades consultent tard à un stade au dessus de toute possibilité de traitement.
3) Les accidents trophique et esthétiques
C’est l’effet adverse de celui qui est recherche car ceux-ci sont souvent source de graves conséquences esthétiques et parfois irréversibles On peut en citer les vergetures qui sont irréversibles, l’acné et les hyperpigmentations.
A ces conséquences dermatologiques s’ajoutent les risques de diabète, d’hypertension artérielle, de fragilisation des os, des troubles de reproduction le difficulté de cicatrisation en cas d’intervention chirurgicale
Toutes ces conséquences esthétiques et vitales évitables doivent motiver des actions de sensibilisation, d’informations et d’éducation aux seule de combattre ce phénomène. Il est heureux que ce présent numéro de votre très lu et diffusé de votre journal lui consacre quelques une de se pages.
Pr Mame Thierno DIENG