En ce mois consacré à la femme, il est bon de se rappeler le lourd tribut payé par celle-ci en donnant la vie. Environ 1 Million de femmes meurent chaque année à travers le monde au cours de l’accouchement! La grossesse et l’accouchement sont en effet pourvoyeurs d’innombrables souffrances. La très grande majorité de ces drames surviennent dans les pays en développement. La précarité des conditions de vie, l’absence de suivi des grossesses, les accouchements effectués dans des situations incroyables, expliquent ces catastrophes quotidiennes dans les pays du Sud. On peut mourir, partout dans le monde lors des couches. Mais les hémorragies de la délivrance, les infections et parasitoses de la grossesse, la malnutrition de la mère, sont plus facilement rencontrés dans nos pays. Ces problèmes placent souvent les étiologies gynéco-obstétricales en première place des raisons de décès de la femme jeune en Afrique.
Ca c’est ce que l’on voit. A coté de ces cas mortels, existent des millions d’autres générateurs de drames personnels et familiaux. Parmi eux les « neuromyélopathies gravido-puerpérales ». Ce terme signifie les maladies du système nerveux lié à la grossesse et à la période de l’allaitement. La femme en état de grossesse ou qui vient d’accoucher il y a quelques jours, ressent des fourmillements aux pieds, puis perd progressivement l’usage de ses membres. Ceci peut aller jusqu’à la paralysie complète des quatre membres. La marche et la station debout deviennent très difficiles s fois s’y associe une baisse de l’audition et de la vue. Une grande fatigue, une perte de l’appétit, une chute des cheveux, et une anémie sont constatés. L’évolution se fait sur plusieurs mois, voire un an, en général vers l’amélioration si le diagnostic et le traitement sont faits précocement. Mais là encore, il faudrait savoir et prévenir. Ces complications neurologiques ne sont que le reflet d’un profond déficit nutritionnel et médical.
On les rencontre chez des femmes qui ont une mauvaise alimentation au cours de la grossesse, pauvres en calories, en fruits et légumes, en fer, en vitamines, notamment du groupe B. Ces carences sont aggravées et entretenues par des conditions d’hygiène et de vie désastreuses, des infections répétées et une perte importante de sang au cours de l’accouchement qui en accélère le processus morbide. Pourquoi au cours de la grossesse, c’est parce que le fœtus tire ses ressources de vie de sa mère. Il « pompe » littéralement les nutriments circulant dans l’organisme maternel. Les déficits chroniques de celle-ci, longtemps tolérés, sont ainsi brutalement décompensés, donnant lieu à toute sorte de manifestations pathologiques.
Il est fondamental d’insister alors sur une préparation et un suivi de la grossesse. Une grossesse se prépare. On ne fait pas pousser une plante sur n’importe quel sol. On ne démarre pas une grossesse sur n’importe quel organisme. Une alimentation riche et variée doit précéder, accompagner la grossesse et l’allaitement. Les traditionnelles consultations prénatales (3 au minimum) doivent être scrupuleusement respectées et se dérouler dans conditions rigoureuses. Ainsi des anomalies peuvent être détectées et traitées. L’accouchement doit être physiquement et psychologiquement préparé aussi et, dans la mesure du possible, être le moins traumatique et sanglant. Certaines vaccinations seront rappelées par le gynécologue pour protéger la mère et l’enfant. De telles mesures et des supplémentassions nutritionnelles peu onéreuses peuvent rendre infimes les drames liées à cette fonction de don de la vie allouée à la femme et réparer une injustice inacceptable en cette fin de siècle.
A Retenir :
Les grossesses à risque sont des grossesses qui font courir des risques pour la santé de la mère et/ou celle de l’enfant. Elles sont dues soit à une pathologie liée à la maman, soit au développement du fœtus, soit à la survenue d’événements spécifiques lors de la grossesse.
Si cette grossesse n’est pas correctement prise en charge, la future maman risque parfois de faire une fausse couche, le fœtus risque d’avoir un retentissement sur sa croissance, un accouchement prématuré à craindre pour le bébé. Une grossesse se prépare.
Une alimentation riche et variée doit précéder, accompagner la grossesse et l’allaitement. Les traditionnelles consultations prénatales (3 au minimum) doivent être scrupuleusement respectées et se dérouler dans conditions rigoureuses. Ainsi des anomalies peuvent être détectées et traitées. L’accouchement doit être physiquement et psychologiquement préparé aussi et, dans la mesure du possible, être le moins traumatique et sanglant.