Covid-19 : un impact dévastateur sur la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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La pandémie de Covid-19 a eu un impact dévastateur sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme en 2020, qui a connu un recul sans précédent, a indiqué mercredi le Fonds mondial dans son rapport annuel.

La pandémie a gravement perturbé l’accès aux systèmes de santé, aux tests de dépistage et aux traitements dans de nombreux pays. Ainsi en 2020, le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a diminué de 11%. Le dépistage du sida a globalement fléchi de 22%, retardant le début des traitements dans la plupart des pays.

Les chiffres de 2020 « confirment ce que nous redoutions dès l’apparition de la Covid-19 », a indiqué Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial.

Le rapport dresse le constat de l’impact catastrophique de la pandémie de la Covid-19 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde. En 2020, le nombre de personnes traitées pour la tuberculose résistante aux médicaments a chuté de 19%, le nombre de personnes sous traitement pour la tuberculose ultrarésistante de 37% et le nombre de patients tuberculeux séropositifs sous antirétroviraux pendant leur traitement contre la tuberculose de 16%.

Le dépistage en fort recul
Le rapport signale également un ralentissement important dans les services de dépistage et de prévention du VIH auprès des populations clés et vulnérables, qui étaient déjà frappées de manière disproportionnée par la maladie.

Comparativement à 2019, Le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a diminué de 11% en 2020, et de 12% auprès des plus jeunes.

Le nombre de mères séropositives qui ont reçu un traitement pour prévenir la transmission du VIH à leur bébé a chuté de 4,5%. Le dépistage du VIH a chuté de 22%, retardant la mise sous traitement antirétroviral dans la plupart des pays.

Dans les pays où le Fonds mondial investit, 21,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH en 2020, une hausse de 8,8% par rapport à 2019.

Les programmes de lutte contre le paludisme les moins affectés par la Covid-19
Dans la lutte contre les trois maladies, ce sont les programmes de lutte contre le paludisme qui semblent avoir été les moins affectés par la Covid-19 jusqu’à présent. Grâce aux mesures d’adaptation, ainsi qu’à la diligence et l’esprit d’innovation des agents de santé communautaires, les activités de prévention sont restées stables ou ont augmenté par rapport à 2019.

Le nombre de moustiquaires distribuées a augmenté de 17% et le nombre de structures couvertes par pulvérisation d’insecticide de 3%. En 2020, 11,5 millions de femmes enceintes ont reçu un traitement préventif.

Toutefois, le dépistage des cas suspects de paludisme a baissé de 4,3% et les progrès dans la lutte contre la maladie ont stagné, déplore le Fonds.

L’importance cruciale des systèmes de santé dans le monde
En 2020, le Fonds mondial a investi 4,2 milliards de dollars pour continuer la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et renforcer les systèmes de santé, et 980 millions de dollars supplémentaires pour la riposte à la Covid-19.

Au total, le Fonds mondial avait, à la fin du mois d’août, décaissé 3,3 milliards de dollars dans plus de 100 pays pour les aider à adapter leurs programmes vitaux de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, leur fournir des tests, traitements et autres fournitures médicales contre la Covid-19, protéger leurs agents de santé de première ligne et renforcer d’urgence leurs systèmes de santé fragilisés.

Ces investissements, conjugués à la mobilisation rapide des gouvernements, des communautés et des partenaires de la santé, ont permis d’atténuer l’impact de la Covid-19 sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et d’accomplir, malgré tout, des progrès dans la lutte contre les trois maladies.

Des innovations dues à la pandémie
Le virus a été à l’origine d’un certain nombre d’innovations dont a profité la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Au Nigéria par exemple, l’agence nationale de contrôle du sida a procédé à des dépistages du VIH sur des personnes qui se déplaçaient dans les centres médicaux pour des tests Covid, indique le Fonds, augmentant ainsi les détections de personnes positives.

Aussi la nouvelle technologie de l’ARN Messager, désormais utilisée à grande échelle par les vaccins Pfizer et Moderna, pourrait apporter de grandes avancées pour les thérapies du cancer.

« Le partenariat du Fonds mondial continue de sauver des vies », a précisé Peter Sands. « Confronté aux extraordinaires difficultés occasionnées par la pandémie de Covid-19, notre partenariat a fait preuve de souplesse et de détermination pour continuer de fournir des médicaments, du matériel et des soins à des millions de personnes dans le monde ».

Depuis sa création en 2002, le partenariat du Fonds mondial a sauvé 44 millions de vies. Le nombre de décès imputables au sida, à la tuberculose et au paludisme a été réduit de 46% dans les pays où le Fonds mondial investit.

« Le monde a payé un lourd tribut à la Covid-19 », a indiqué le Directeur exécutif du Fonds mondial. « Que cette pandémie soit l’occasion d’édifier un monde plus équitable et en meilleure santé. « C’est en continuant d’innover et de collaborer – à l’échelle mondiale, nationale et locale – que nous mettrons fin au VIH, à la tuberculose et au paludisme, que nous vaincrons la Covid-19, et que nous renforcerons nos dispositifs de préparation et de riposte aux pandémies », a-t-il conclu.

news.un.org

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